Legacy challenge : génération 1 jour 54
Jeudi.
Ce matin, je me levais en trainant les pieds. Je n'arrivais pas encore à réaliser que mon Eliza n'était plus de ce monde. J'eus la surprise de croiser Clément en pyjama dans la cuisine. Il m'expliqua que Babette lui avait demandé de rester avec nous cette nuit. Il avait donc dormi sur le canapé.
Babette aussi était loin d'être en pleine forme. Cela allait probablement être extrêmement difficile pour elle de participer à son premier spectacle le soir même et de faire rire un public.
Un peu plus tard, alors que je me calais l'estomac avec un bout de gâteau que j'avais trouvé dans le réfrigérateur, Clément vint me proposer de rester un peu avec nous.
- Vous avez besoin de soutien en ce moment, affirma-t-il. Je peux passer quelques jours avec vous afin de vous aider à passer cette difficile épreuve. Babette en aura également besoin pour réussir à monter sur scène malgré les circonstances.
J'acceptais surtout pour Babette. Pour ma part, j'aurais préféré rester seul avec mon chagrin.
Quand Babette vint nous rejoindre, Clément lui expliqua qu'il allait passer chez lui pour prendre quelques affaires, puis qu'il allait s'installer chez nous pendant plusieurs jours. Il allait également l'aider à peaufiner le spectacle de ce soir.
Babette ne se sentait pas capable de monter sur scène aussi rapidement après le décès de sa mère. Elle se demandait si elle allait vraiment y aller.
Comme je n'avais pas d'avis sur le sujet, je préférais partir m'occuper de la vaisselle et les laisser discuter tous les deux.
Histoire de m'occuper quelque peu, j'allais dans le potager. Des fruits avaient poussé, il était temps de les cueillir. Eliza aurait été ravie de le faire elle-même, mais elle n'était plus là pour ça.
De son côté, Babette s'enferma dans sa chambre, et toujours en pyjama, se mit à faire un peu de violon, probablement pour essayer de se changer les idées.
Plus tard, Clément revint chez nous avec ses affaires. Il avait ramené son chevalet et il passa une bonne partie de la journée à peindre.
Je ne le connaissais pas en tant qu'artiste, et même si mon savoir en matière de peinture d'art s'approchait du zéro absolu, quelque chose me disait qu'il n'était pas si bon que cela.
J'avais plutôt l'impression qu'il peignait comme un enfant de cinq ans...
... mais comme je le disais, je n'y connais rien en peinture !
Une fois mon jardinage terminé, je rentrais à l'intérieur. Passer devant l'urne d'Eliza me provoqua un nouveau choc au moral.
Pour éviter d'errer sans but dans la maison, je me mis devant mon ordinateur. Je crois que j'ai passé la journée à naviguer sur les réseaux sociaux et les sites internet, sans but véritable, juste pour faire quelque chose.
Alors que l'heure du spectacle arrivait, Babette déclara qu'elle ne souhaitait pas y aller. Clément lui parla, essayant de la convaincre gentiment qu'il fallait qu'elle pense maintenant à son avenir. Que si elle ne se présentait pas à son tout premier spectacle, elle n'aurait probablement pas d'autres contrats. Les nouvelles se propagent rapidement dans le monde du showbiz' et une mauvaise réputation est vite faite.
Il réussit à trouver les mots justes pour convaincre Babette. C'est à ce moment-là que je compris qu'avoir Clément chez nous allait nous permettre de mieux surmonter le chagrin. Je n'aurais jamais pû aider Babette à affronter son premier spectacle. J'étais moi-même trop déprimé pour cela.
Babette accepta de se présenter sur scène comme prévu, mais elle nous demanda de ne pas venir. Elle avait peur que de nous avoir dans le public lui occasionne un stress supplémentaire et lui fasse perdre tous ses moyens. Elle partit donc seule.
Je restais donc avec Clément qui entamait sa quatrième toile de la journée... toujours aussi... hum... spéciale !
Il termina par celle-ci que je trouvais déjà beaucoup plus jolie !
En attendant que Babette revienne de son spectacle, je prenais un reste de fajitas dans le réfrigérateur. Je n'avais rien mangé depuis le matin, et je n'avais clairement pas envie de faire de la cuisine.
Elle rentra à minuit passé. Son spectacle avait été un succès et le public l'avait beaucoup applaudi. Du coup, le propriétaire de la salle lui avait demandé de revenir le lendemain. Elle avait accepté. Voilà au moins une bonne nouvelle pour cette triste journée.