Legacy challenge : génération 1 jour 53
Mercredi.
Ce matin, nous nous sommes encore occupés de notre potager. Je dois avouer que j'en ai un peu assez. Le jardinage, c'est vraiment pas ma tasse de thé.
De son côté, Babette était partie chez le coiffeur, et lorsqu'elle revint à la maison, elle était accompagnée de Clément.
Ils passèrent une bonne partie de la journée à discuter du spectacle prévu pour demain. Babette en profitait pour répéter tout son texte.
Puis, alors que Clément était parti faire quelques courses, mais avait promis de revenir un peu plus tard, Babette me demanda de l'argent pour acheter un violon.
- Un violon ? Mais pourquoi veux-tu acheter un violon ? m'exclamais-je. Tu ne sais pas en jouer.
- Ben justement ! répliqua-t-elle. C'est pour apprendre à en jouer que je veux en acheter un. Clément dit qu'un bon humoriste doit également savoir jouer d'un instrument de musique !
Puisque c'était pour sa carrière, j'acceptais sans problème. Babette partit donc en ville pour acheter son violon et en revenant, elle alla dans sa chambre pour tout de suite se mettre à l'apprentissage de la musique.
En entendant les quelques sons qui me parvenaient jusqu'aux oreilles, je dois avouer que j'étais heureux que sa chambre soit assez éloignée du salon !
Après le repas du soir, Clément passa de nouveau comme prévu. Babette lui annonça qu'elle s'était mise au violon. De mon point de vue, il n'y avait pas beaucoup de raisons de s'en réjouir, mais bon !
Mais alors que Babette et Clément discutaient, et qu'Eliza et moi regardions tranquillement la télévision, soudain Eliza se leva et pointa le ciel (ou en tout cas le plafond) du doigt.
Puis quelque chose de réellement étrange se passa. Une sorte de lumière rose sortit peu à peu de son corps, alors qu'elle-même semblait lentement s'effondrer.
Babette et Clément n'avaient encore rien remarqué. De mon côté, je ne comprenais rien à ce qui était en train de se passer.
Alors qu'Eliza était maintenant allongée sur le sol, je l'appelais, essayant de comprendre. Je voulais me lever, aller vers elle, mais mes jambes refusaient obstinément de fonctionner.
Babette et Clément intrigués par mes appels vinrent voir ce qui était en train de passer. C'est alors que je vis apparaitre une créature terrifiante dans la cuisine.
À ce moment-là, je pense que tout le monde avait compris.
La créature s'approcha et d'une voix d'outre-tombe, elle expliqua que la vie d'Eliza avait touché à sa fin.
Elle vérifia sur sa tablette pour être sûre de ne pas se tromper de personne. Quoi ? La faucheuse a une tablette ?
C'est dans ce moment de flottement que me vint une idée. Je décidais de la supplier pour qu'elle épargne mon Eliza pendant quelque temps encore.
Elle m'écouta sans rien dire pendant plusieurs minutes, puis alors que j'étais à court d'arguments, elle leva ses bras en l'air. À ce moment-là, je pensais que tout était perdu.
Mais au lieu de ça, la lumière rose refit son apparition et le corps d'Eliza commença à se soulever étrangement.
Sous les yeux ébahis de tout le monde, Eliza était en train de reprendre vie.
Si je ne l'avais pas vu de mes propres yeux, je n'aurais jamais cru cela possible.
Eliza était de nouveau parmi nous. Babette et Clément s'en réjouirent immédiatement, quant à moi, j'étais dans un tel état émotionnel que je n'arrivais pas à réaliser.
Le soulagement était tel que chacun tomba dans les bras de l'autre.
J'avais failli perdre mon Eliza. L'avoir retrouvé me remplit le coeur de joie.
C'est alors que Babette se rendit compte que la faucheuse était toujours là parmi nous. Elle nous observait étrangement, sans rien dire.
Sous une soudaine poussée de reconnaissance, Babette enlaça la faucheuse pour la remercier. Je dois dire que l'idée de passer mes bras autour de cette chose me révulsait profondément. Mais Babette eut ce courage.
La créature disparut ensuite dans un nuage noir intense, pour le plus grand soulagement de tout le monde.
Il était minuit passé, et le choc des évènements m'ayant épuisé, je proposais que tout le monde aille se coucher. Avant de partir, Clément se servit un peu d'alcool ; il avait été secoué tout autant que nous.
Mais alors que je m'étais effondré dans mon lit et qu'Eliza était parti dans la salle de bains avant d'aller se coucher, elle s'effondra de nouveau.
Ayant immédiatement sombré dans un profond sommeil, je n'entendis pas Eliza crier. Par contre, Babette et Clément l'entendirent et se précipitèrent.
Cette fois-ci, il n'y avait plus rien à faire. Mon Eliza n'était maintenant plus de ce monde.